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du Voyage de Siam.

Enfin (grâces à Dieu) le vingt-quatriéme nous moüillâmes devant la riviere de Siam. Tout mon monde & mon équipage eſtoit en bonne fanté. J’envoyay vers Monſieur l’Evêque de Metellopolis Monſieur le Vacher Miſſionaire, qui étoit venu avec les Mandarins en France, & que je ramenois avec eux, avec charge de le prier de me venir trouver pour m’inſtruire de ce qui s’étoit paſſé depuis dix-huit mois que le Roy de Siam avoit envoyé en France.

Le vingt-neuviéme Monſieur l’Evêque vint à bord avec Monſieur l’Abbé de Lionne : ils m’informerent de tout ce qui s’étoit paſſé ; ils me dirent que le Roy de Siam ayant appris ſur le minuit mon arrivée par Monſieur Conſtance un de ſes Miniſtres, il en témoigna une tres-grande joye, & luy donna ordre d’en aller avertir Monſieur l’Evêque, & de dépêcher deux Mandarins du premier Ordre, qui ſont comme les premiers Gentils-hommes de la Chambre du Roy en France, pour me venir témoigner la joye qu’il avoit de mon arrivée. Ils vinrent deux jours aprês à mon bord ; je les reçus dans ma chambre aſſis dans un fauteuil, Monſieur l’Evêque ſur un petit ſiege proche de moy, & eux de même qu’une par-