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du Voyage de Siam.


vâmes la mer fort groſſe, elle nous tourmenta pas beaucoup, & nous continuâmes noſtre route pour aller paſſer la ligne par la meſme longitude que nous l’avions paſſée en allant, il ne ſe pouvoit que noſtre voyage ne fut extrêmement agréable ; car, comme j’ay déjà dit, le Roy de Siam envoyoit avec nous des Ambaſſadeurs en France , pour témoigner au Roy avec combien de paſſion il ſouhaittoit ſon amitié : ſes grandes qualitez & ſa renommée eſtant venue, juſqu’à luy, & faiſant depuis long-tems un extrême bruit dans les Indes. Il m’avoit dit dans une Audience, qu’il ne leur donnoit point d’inſtructions ſur les ceremonies que l’on fait en France qui ſont bien differentes de celles de ſon Royaume, parce qu’il étoit perſuadé que le Roy ne leur feroit rien faire qui fût prejudiciable à ſes intereſts, & qu’il me chargeoit de leur conſeiller tout ce qu’il faudroit faire pour le mieux quand ils ſeroient en France, qu’il ſe repoſoit ſur moy pour cela, & qu’il eſtoit bien ſeur que je ne leur conſeillerois rien qui ne fût à faire. Nous avions donc avec nous trois Ambaſſadeurs des plus conſiderables de Siam. Le premier eſt frere du