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du Voyage de Siam.


ſonder quatre-vingt cinq braſſes qui fit que nous connûmes qüe c’eſtoit la terre & le banc des Eguilles, outre qu’il y avoit grande quantité d’oiſeaux ; ce banc met trente lieuës au large & à la meſme longueur, on y trouve fond juſqu’à cent vingt braſſes, nous forçâmes de voiles pour tâcher à voir avant la nuit le Cap de Bonne-Eſperance ; le lendemain à la pointe du jour nous le vîmes & nous le doublâmes, ſur les dix-heures nous vîmes un Vaiſſeau ſous le vent de nous, & en rapprochant nous reconnûmes que c’eſtoit la Fregate, qui comme je l’ay dit m’avoit quitté par le travers de l’iſle Maurice, ce fut la ſeconde fois qu’aprés beaucoup de tems de ſeparation nous nous retrouvâmes le meſme jour de noſtre arrivée, ce qui ne ſe rencontre que rarement dans la navigation ; car la meſme choſe nous eſtoit arrivée en entrant au détroit de Sonda, ainſi que je l’ay dit. Comme j’étois preſt de moüiller le vent vint ſi fort & tellement contraire que je fus obligé de faire vent arrière, & d’aller moüiller à l’Iſle Robins, qui eſt environ à trois lieuës de la Fortereſſe du Cap ; le lendemain treizième Mars je fis lever l’ancre, & je m’en allai moüiller