a que quinze lieuës de l’un à l’autre. Je
fus trois jours avant que d’y arriver, à
cauſe que n’ayant point de Pilote qui y
eût eté, je rencontray diverſes Iſles & des
bas fonds qui m’obligeoient à mouiller
toutes les nuits, & d’aller le jour à petites
voiles & à la ſonde : j’y arrivay le dix-huitiéme
au foir. Auffi-tôt que j’y eus mouillé
j’envoyay Monſieur de Forbin au General
luy faire compliment, & luy demander
la liberté de faire deſcendre tous
mes malades à terre, faire de l’eau, &
prendre des rafraichiſſemens. Il reçut fort
bien mon compliment, & il fit réponſe
qu’il donneroit ordre pour tout ce qui me
ſeroit neceſſaire, & à ceux des deux Vaiſſeaux.
J’envoyay le lendemain ſoixante-cinq
malades à terre, qui furent preſque
tous gueris en ſept jours que je demeuray
à Batavia, par le bon traitement & les rafraichiſſemens
que je leur fis faire. Le dix-neuviéme
au matin le Genera1 m’envoya
faire compliment par trois Officiers, m’offrit
tout ce dont j’aurois affaire, & me pria
de ſa part de déſcendre à terre pour me délaſſer
des fatigues de la mer, avec offre de
ſon logis, dont je ſerois le maître abſolu
Aprês les remerciemens que je devois,
je leur dis que j’aurois ſouhaité n’avoir
pas d’ordre qui m’empêchât de deſcen-
Page:Chaumont - Relation de l'ambassade de Mr le Chevalier de Chaumont à la cour du Roy de Siam, 1733.djvu/13
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
du Voyage de Siam.