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du Voyage de Siam.

Le dix-neuf le temps s’adoucit & nous donna lieu de raccommoder ce que la mer nous avoit ébranlé, il y eut de grands clouds qui ſortoient du bordage qui tient l’arcaſſe du Vaiſſeau au deſſous de ce Tambor, & cela s’eſtoit fait par les vagues qui frapoient contre le Vaiſſeau comme contre un rocher. La nuit dés le premier jour de ce mauvais temps la fregatte qui étoit avec moy s’en ſepara, ſon rendés-vous eſtoit au Cap de Bonne-Eſperance. Pourſuivant noſtre route nous eûmes encore deux coups de vents qui nous incommoderent fort, parce que la Mer eſtoit fort rude, les vents faiſoient preſque toujours le tour du compas, de ſorte que les vagues ſe rencontrant les unes contre les autres font qu’un Vaiſſeau ſouffre beaucoup.

Le dixiéme Mars ſur les deux heures apres midy nous apperçûmes un Vaiſſeau, d’abord je crûs que c’eſtoit celui qui m’a voit quitté, mais en l’approchant nous luy vîmes arborer le pavillon Anglois, & comme j’étois bien-aiſe d’apprendre des nouvelles, & que je jugeois qu’il venoit d’Europe, j’arrivay ſur luy & quand j’en fus proche je mis mon canot à la mer & j’envoyai un Officier