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du Voyage de Siam.


côte de Coromandel & de Surate, de l’argent en piaſtre que l’on trocque ; mais comme je l’ai dit maintenant, que la plupart des Marchands ont quitté depuis que le Roy a voulu faire le commerce, les Etrangers n’y apportent que tres-peu de choſes, que les Navires qui ont accoûtumé d’y venir n’y ſont pas venus l’année dernière, & on n’y trouve rien, & ſi peu qu’il y en a, il eſt entre les mains du Roy, & ſes Miniſtres les vendent au prix qu’ils veulent.

Le Roïaume de Siam a prés de trois cens lieuës de long, ſans y comprendre les Roïaumes tributaires, à ſçavoir Camboges, Gehor, Patavi, Queda, &c. du Septentrion au Midi, il eſt plus étroit de l’Orient à l’Occident. Il eſt borné du côté du Septentrion par le Roïaume de Pegu & par la Mer du Gange du côté du Couchant, du Midi par le petit détroit de Malaca, qui fut enlevé au Roy de Siam par les Portugais ils l’ont poſſedé plus de ſoixante ans. Les Hollandois le leur ont pris, & le poſſedent encore ; du côté d’Orient, il eſt borné par la Mer & par les Montagnes qui le ſeparent de Camboges & de Laos.

La ſituation de ce Roïaume eſt avantageuſe à cauſe de la grande étenduë