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Dont les voiles devoient prédire
Le triste ou le glorieux sort
Du héros que l’Amour en Crète
Sauva d’une sûre défaite ;
Dont le destin seroit plus beau,
Si sa trop fatale méprise,
Au retour de son entreprise,
N’avoit mis son père au tombeau.
Après une si longue attente
Dont nous sommes très mal payés,
Par toi de billets envoyés
J’ai vu la troupe blanchissante :
Jamais il ne fut plus certain,
Et jamais preuve plus solide
Ne montra que rien de ta main
Ne peut sortir que de candide.
Mais tu t’étonneras peut-être
De voir rimer si longuement
Un poëte qu’en un moment
Ta seule autorité fit naître.
Pour finir ton étonnement,
Reconnois la main secourable
D’une muse plus favorable,
Que l’on auroit vue autrefois,
Malgré Phébus et sa neuvaine,
Plus dignement que Melpomène
Au Parnasse donner des lois.