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Bientôt Vilpreux et Garancière
Verraient tes vîtes postillons
De leurs fertiles sillons
Faire voler la poussière ;
Tel qu’après les froids rigoureux
Des hivers qui nous font la guerre,
Tu quittes ce climat heureux
Qu’habitèrent jadis les maîtres de la terre,
Et, partant avec les zéphyrs
Dont tu devances la vitesse,
Tu ramènes la politesse
Dans nos repas et nos plaisirs.
Qui donc à Saint-Germain t’arrête ?
Es-tu prié de quelque fête
Que donne ce seigneur courtois
Qui, toujours entouré d’anchois,
Pendant sa podagre passée,
D’un grand fromage polonois
Faisoit une chaise percée,
Mais que je voyois autrefois,
Dans ces glaciales contrées,
Donner un sage contrepoids
Aux puissances hyperborées ;
Lui, dont l’esprit plein de ressorts
Forma les importants accords
Entre le Turc et le Sarmate,
Et dont la pacifique voix
A fait pendre au croc les carquois,
De l’Océan jusqu’à l’Euphrate.