Page:Chaulieu - La Fare - Poésies, 1803.djvu/63

Cette page n’a pas encore été corrigée


Au même,
SUR DES VERS DE CHAPELLE
dans les seules rimes d’age et d’if, en 1680.

J’ai vu, du paisible rivage,
Enfoncer le fragile esquif
Que Chapelle et d’age et d’if
Avoit lesté pour son voyage.
Mais par un vent superlatif
Sa métaphore a fait naufrage ;
Je l’ai laissé sauvant à nage
Sur le rocher du Château-d’If
Sa muse et tout son équipage.
Moi, d’un style plus libertin,
Et d’une verve moins prisée,
Par la paresse autorisée,
Sans m’en réveiller plus matin,
Je vais griffonner ma pensée ;
Car ce n’est pour moi chose aisée
De mettre ainsi dans la prison
D’une rime tant épuisée
Le peu que tu sais de raison
Que la nature m’a laissée.
Si tu connoissois chaque jour
Avec combien d’impatience
Nous voyons que Phébus commence
Et finit son oblique tour,
Sans que ton aimable présence
Vienne embellir notre séjour,