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RÉFLEXION SUR LA MAXIME D'ÉPICURE,
Sapiens non accedat ad Rempublicam.
À DAMON.


Je sais que, partisan d’une austère sagesse,
Que, nourri de l’esprit d’Épicure et Lucrèce,
Tu penses que le sage avec tranquillité
Laisse couler en paix cette suite d’années
Dont nous font en naissant présent les destinées ;
Qu il ne doit, occupé de son oisiveté,
S’embarrasser des soins de la chose publique,
Mais goûter à longs traits la molle volupté,
Loin du tourbillon politique.

Souffre, mon cher Damon, qu’à tes préventions
J’ose opposer ici quelques réflexions,
Et que mon amitié, contraire à ton système,
T’impose une espèce de loi,
En te faisant sentir ce que doit à soi-même,
Ce que doit à l’état, un homme tel que toi.