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Et remettons-lui sans murmure
Ce que nous en avons reçu.

Cependant jetons des roses ;
Je les vois avec les lis
Briller, fraîchement écloses,
Sur le teint de ma Phyllis.

Viens, Phyllis, avec moi, viens passer la soirée ;
Qu’à table les Amours nous couronnent de fleurs ;
De myrte, comme toi, que leur mère parée
Vienne de mon esprit effacer ces noirceurs :
Et toi, père de l’alégresse,
Viens à l’ardeur de ma tendresse,
Bacchus, joindre ton enjoûment ;
Viens sur moi d’une double ivresse
Répandre tout l’enchantement.

À l’envi de tes yeux vois comme ce vin brille :
Verse-m’en, ma Phyllis ; et noye de ta main,
Dans sa mousse qui pétille,
Les soucis du lendemain.

Ainsi l’on peut passer avec tranquillité
Les ans que nous départ l’aveugle destinée,
Et goûter sagement la molle oisiveté
D’une paresse raisonnée.

Princesse, puissiez-vous comprendre par ma voix
Un léger crayon des lois
Que la prudente nature
Dictoit en Grèce autrefois
Par la bouche d’Épicure,