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Et pour s’en faire encore une plus douce image,
Ce n’est qu’un paisible sommeil,
Que, par une conduite sage,
La loi de l’univers engage
À n’avoir jamais de réveil.

Nous sortons sans effort du sein de la nature ;
Par le même chemin retournons sur nos pas :
Eh ! pourquoi s’aller faire une affreuse peinture
D’un mal qu’assurément on ne sent point là-bas ?
Que ces sages réflexions
Soient le principe de ta joie ;
Goûte l’erreur des passions,
Mais n’en deviens jamais la proie ;
Prends-les pour des amusements
Dont il faut égayer le temps
Que nous demeurons sur la terre :
Ce sont de secrets ennemis
Que la nature en nous a mis
Exprès pour nous faire la guerre ;
Défendons-nous sans la finir :
Ce sont des sujets peu fidèles ;
Mais ce sont des sujets rebelles
Que le bien de l’état empêche de punir.
Tranquille, attends que la Parque
Tranche, d’un coup de ciseau,
Le fil du même fuseau
Qui dévide les jours du peuple et du monarque.
Alors, contents du temps que nous aurons vécu,
Rendons grâces à la nature,