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Ou par quelque indigne artifice
Rompu les doux liens de la société.

Ainsi je ne crains point qu’un Dieu dans sa colère
Me demande les biens ou le sang de mon frère,
Me reproche la veuve ou l’orphelin pillé,
Le pauvre par ma main de son champ dépouillé,
Le viol du dépôt, ou l’amitié trahie,
Ou par quelques forfaits la fortune envahie.

Ainsi, dans ce moment qui finira mes jours,
Qu’il faudra te quitter, la Fare, et mes amours,
Mon âme n’ira point, flottante, épouvantée,
Peu sûre de sa destinée,
D’Arnaud ou d’Escobar implorer le secours;
Mais, plein d’une douce espérance,
Je mourrai dans la confiance
De trouver, au sortir de ce funeste lieu,
Un asile assuré dans le sein de mon Dieu.