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Les éléments humiliés
M’annoncent sa grandeur et sa magnificence.
Mer vaste, vous fuyez !
Et toi, Jourdain, pourquoi dans tes grottes profondes,
Retournant sur tes pas, vas-tu cacher tes ondes?
Tu frémis à l’aspect, tu fuis devant les yeux
D’un Dieu qui sous ses pas fait abaisser les cieux !

Mais, s’il est aux mortels un maître redoutable
Est-il pour ses enfants de père plus aimable?
C’est lui qui, se cachant sous cent noms différents,
S’insinuant partout, anime la nature,
Et dont la bonté sans mesure
Fait un cercle de biens de la course des ans ;
Lui, de qui la féconde haleine
Sous le nom des zéphyrs rappelle le printemps,
Ressuscite les fleurs, et dans nos bois ramène
Le ramage et l’amour de cent oiseaux divers
Qui de chantres nouveaux repeuplent l’univers.
De Mercure tantôt empruntant le symbole,
Il dicte en ses instructions
L’art d’entraîner les nations
Par le charme de la parole.

Sous le nom d’Apollon il enseigne les arts ;
Pour assurer nos biens et défendre nos villes,
Il emprunte celui de Bellone et de Mars ;
Et pour rendre nos champs fertiles
Et faire jaunir les guérets,
Il se sert des présents et du nom de Cérès.