Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Lorsque ce bruit se fut répandu dans Rome, tous les Juifs qui y demeuroient en si grand nombre, allerent, en rendant graces à Dieu d’un bonheur si inespéré, au-devant de l’imposteur. Leurs acclamations mêlées aux souhaits qu’ils faisoient pour sa prospérité, témoignoient assez quel étoit le respect pour la grandeur de sa naissance du côté de la reine Marianne, dont ils le croyoient fils ; pour en imposer, & pour faire plus aisément des duppes, il avoit pris un équipage superbe. Dans tous les lieux où il séjournoit, les Juifs s’empressoient de fournir à sa dépense ; mais, quoi qu’on pût dire à Auguste sur ce prétendu roi des Juifs, il eut beaucoup de peine à y ajouter foi ; il connoissoit trop bien le caractere d’Hérode pour croire qu’il se fût laissé tromper dans une affaire si importante. Néanmoins, comme la chose n’étoit pas impossible, il ordonna à un de ses affranchis, nommé Celade, qui avoit connu très-particuliérement Alexandre & Aristobule, de lui amener cet homme. Celade l’alla querir, & se laissa tromper comme les autres ; mais Auguste ne le put être, parce qu’il les surpassoit tous en