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» Cet homme enflé des espérances dont il se flattoit, entreprit de tromper les autres, comme il se trompoit lui-même. Il alla en Crete, fascina l’esprit de tous les Juifs ; il sut tirer d’eux de l’argent, & passa de-là dans l’isle de Melos, où, dans l’idée qu’il étoit du sang royal, on lui en donna encore davantage. Alors il se persuada plus que jamais qu’il viendroit à bout de son dessein, promit de récompenser ceux qui l’assisteroient, & étant accompagné par eux, résolut d’aller à Rome.

» Quand il eut mis pied à terre à Pouzol, tous les Juifs qui y étoient, & particuliérement ceux qu’Hérode avoit traités avec bonté, se presserent de le venir voir, & le considéroient déja comme leur roi. On ne doit pas être étonné qu’il en eût imposé à tant de monde ; les hommes ont toujours ajouté foi aux choses qui leur paroissoient agréables ; d’ailleurs il étoit difficile de n’être pas trompé par une si grande ressemblance. Ceux qui avoient conversé familiérement avec Alexandre, doutoient si peu que ce fût lui, qu’ils ne craignoient point de l’assurer avec serment.