mais on ne le voyoit point. On l’apperçut un moment après qui séparoit avec son manteau les eaux du fleuve, & le passoit. La foi du prince fut ébranlée ; il craignit que ce ne fût le messie ; mais ses officiers le rassurerent, en lui prouvant que ces miracles étoient des artifices de batteleur. L’armée passa le fleuve sans trouver le coupable. Le roi écrivit aussi-tôt aux principaux Juifs qui étoient dans son royaume, afin de les obliger à livrer Aldavid, sous peine d’être massacrés, s’ils désobéissoient. Zachée, chef des Juifs en Perse, écrivit au prétendu messie de sauver la nation, en se livrant ; mais il se moqua de cette priere, & ne voulut point se sacrifier pour le peuple ; il continua ses désordres jusqu’à ce que son beau-pere, tenté par 10,000 écus d’or qu’on lui promit, pria son gendre à souper, l’enivra, & lui coupa la tête, qui fut envoyée au roi de Perse. Ce prince ne tint pas la parole qu’il avoit donnée ; il demanda qu’on lui livrât tous ceux qui avoient suivi Aldavid ; & comme il étoit difficile de s’en rendre maître, il fit égorger un grand nombre de Juifs dans son royaume.
Je ne sais si l’on doit confondre cet