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Il tua & massacra autant de Juifs qu’il en put attraper, sans épargner ni les femmes ni les enfans dont il fit périr un nombre infini.

Les Juifs, dans le commencement de la guerre, n’osoient pas hasarder une bataille rangée. Mais ils se saisissoient des lieux les plus avantageux, & se fortifioient les uns dans des châteaux, les autres dans des chemins qu’ils creusoient sous terre, pour avoir quelque retraite s’ils étoient pressés, & pouvoir sans qu’on s’en apperçût, avoir communication, & se secourir les uns les autres. Ils avoient dans ces chemins des soupiraux en divers endroits, pour avoir la faculté de respirer & d’y voir.

Les fiers Romains les méprisoient d’abord : mais quand ils virent que toute la Judée se soulevoit, que dans toutes les autres provinces, les Juifs étoient prêts d’exciter une révolte générale, que plusieurs s’unissoient déja aux révoltés ; qu’ils faisoient des maux étranges, tantôt par des embuscades, & tantôt à découvert ; que même beaucoup de ceux qui n’étoient pas Juifs, se joignoient à eux dans l’espérance du gain & du pillage, & que, pour ainsi dire, cette guerre sembloit émouvoir tout l’Univers,