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en public, de se tenir enfermé dans le fond de son palais, de traiter toutes les affaires par l’entremise de quelques eunuques, & de ne laisser approcher de sa personne que ses plus intimes confidens.

Pour mieux s’affermir encore sur le trône qu’il avoit usurpé, il s’appliqua, dès les premiers jours de son regne, à gagner l’affection de ses sujets, en leur accordant une exemption de taxe & de tout service pendant trois ans ; il les combla de tant de graces, que sa mort fut pleurée par tous les peuples d’Asie, excepté par les Perses, dans la révolution qui arriva bientôt après.

Les précautions qu’il prenoit pour dérober la connoissance de son état aux grands de la cour & au peuple, faisoient soupçonner de plus en plus qu’il n’étoit pas le véritable Smerdis. Il avoit épousé toutes les femmes de son prédécesseur, entr’autres Atosse, fille de Cyrus, & Phédime, fille d’Otanes, l’un des plus grands seigneurs de Perse. Son pere fit demander à celle-ci, par un homme de confiance, si le roi étoit le véritable Smerdis, ou quelqu’autre. Elle répondit que n’ayant jamais vu Smerdis, fils de Cyrus, elle ne pouvoit l’assurer de la vérité.