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teur de France crut que s’il paroissoit dans ce royaume, il pourroit y faire des amis utiles. Il alla donc à Paris avec Thomas Ignazzi, & Henri Chamos, religieux du même ordre. Le premier ne quitta Osman qu’après sa mort, & fut témoin de toutes ses actions. Ce fut lui qui les communiqua à Octavien Bulgarin qui en a écrit l’histoire. Les Dominicains de Modene, de Milan, de Parme, de Savoie, qu’il visita en allant en France, lui rendirent, malgré lui, tous les honneurs dus à un fils du grand seigneur. Le roi de France les surpassa tous par la magnificence, & les libéralités dont il combla Osman, lorsqu’il arriva à Paris en 1665.

Le roi d’Angleterre témoigna aussi les égards qu’il avoit pour lui, en faisant rendre à sa priere à quelques Arméniens, les biens que les armateurs Anglois leur avoient pris près de Smirne. Les ambassadeurs Turcs à Paris se prosternoient devant lui, en lui témoignant néanmoins avec la plus vive douleur, & les larmes aux yeux, combien ils étoient surpris de voir le fils du grand empereur si bizarrement vêtu. On prétend qu’Osman leur répondit qu’il avoit bien plus de douleur de leur aveuglement, & que l’habit qu’ils regardoient avec tant de mépris lui paroissoit plus précieux