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peuples qu’ils détruisent la tyrannie des magistrats, qu’ils redemandent leur liberté les armes à la main, qu’ils refusent les tributs, & qu’ils mettent leurs biens en commun.

» C’est à mes pieds qu’on doit les apporter, comme on les entassoit autrefois aux pieds des apôtres. Oui, mes freres, n’avoir rien en propre, c’est l’esprit du christianisme à sa naissance, & refuser de payer les impôts qui nous accablent, c’est se tirer de la servitude dont Jesus-Christ nous a affranchis ».

Qu’on juge de l’impression que devoit faire sur les esprits un enthousiaste aussi éloquent. Ses maximes dangereuses, en détruisant la subordination, ne pouvoient que troubler l’ordre de la société, & introduire la confusion & le désordre. L’intérêt qui maîtrise tous les hommes, ne contribuoit pas peu à lui faire des partisans. Il écrivit aux villes & aux souverains que la fin de l’oppression des peuples & de la tyrannie des forts étoit arrivée, que Dieu lui avoit ordonné d’exterminer tous les tyrans, & d’établir sur les peuples les gens de bien. Les exhortations de ses apôtres eurent tant de succès, qu’il se vit bientôt à la tête de