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Il s’étoit sauvé de la tour : le roi lui avoit encore pardonné ; mais de pareils excès devoient ensanglanter la scene, & avoir une fin tragique. Perkin ne put s’empêcher de cabaler ; il gagna quatre de ses gardes, qui devoient tuer le gouverneur, se saisir des clefs, ouvrir les portes, donner la liberté à Perkin & au vrai comte de Warwick, qui avoit pris, selon quelques-uns, des liaisons avec lui contre Henri. Cette conjuration découverte, Perkin fut enfin condamné au supplice qu’il avoit tant de fois mérité.

La mort de ce fameux imposteur, arrivée en 1499, n’auroit pas souillé la gloire de Henri, si elle n’eût servi d’occasion à celle du comte de Warwick, reste du sang des Plantagenets, encore précieux à l’Angleterre. Je dis qu’elle lui servit d’occasion : car la vraie cause de cette mort, fut une politique cruelle de ce prince & de son ami Ferdinand, roi d’Aragon, qui, pour marier Catherine, sa fille, à Artus, fils aîné de Henri, fit entendre au monarque Anglois qu’il ne se tiendroit point assuré de marier sa fille à un roi, pendant que ce comte