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comme deux nations étrangeres qui ravageoient la Bohème, & qui exerçoient l’une sur l’autre des cruautés inouies aux nations barbares. Sigismond se forma encore une nouvelle armée, & fut encore défait par Zisca, & obligé de se retirer en Hongrie.

Il y avoit plusieurs années que Zisca étoit aveugle ; mais, malgré sa cécité, les forces de l’empire n’étoient pas capables de l’arrêter. Sigismond voulut traiter avec lui ; il lui envoya des ambassadeurs lui offrir le gouvernement de la Bohème, avec les conditions les plus honorables & les plus avantageuses, s’il vouloit ramener les rebelles à l’obéissance ; mais la peste qui s’étoit jointe à tant d’autres maux, arrêta l’effet des négociations.

Cet enthousiaste guerrier avoit un fanatisme cruel, & il l’exerça sur-tout contre la secte des Picars hérétiques, qui naquirent de son tems : un nommé Picark, natif des Pays-Bas, en fut le pere. Il renouvella les erreurs des Adamistes vers l’an 1414, & se fit suivre par une populace ignorante, qui se laisse toujours entraîner par la nouveauté. Elle alloit, dit-on, toute nue, & se livroit à des abominations bien peu vrai-