Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’étant mis en devoir de lui résisterait prononça contre lui une sentence de condamnation, & se disposa à aller attaquer cette place ; ce qui obligea le gouverneur à se soumettre. Lorsqu’il vit son autorité bien affermie, il congédia le vicaire du pape dont il n’avoit plus besoin, & se fit juge universel de tous les procès d’Italie.

Rome subjuguoit alors le monde chrétien, elle avoit une influence singuliere sur les cours des princes catholiques. On redoutoit presque autant dans ce siecle d’ignorance les foudres du Vatican, que les armes des anciens Romains. En voici la preuve : l’empereur Louis de Baviere entra en négociation avec lui, & l’on vit le roi de Hongrie, Louis d’Anjou & Jeanne reine de Naples, travailler à l’envi à l’attirer chacun dans ses intérêts. L’un & l’autre le choisirent pour juge du procès qui étoit entre eux. Le pape même & les cardinaux furent obligés de lui faire compliment. Il n’y eut que Philippe de Valois roi de France, qui ne voulant pas reconnoître la jurisdiction que le rusé tribun prétendoit avoir dans tout l’univers, ne lui écrivit que pour lui insulter. La hardiesse qu’il avoit eue de citer à