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se laisser amollir par les délices de la cour ; il croyoit ne devoir jamais perdre ses conquêtes tant qu’il meneroit une vie dure, & qu’il accoutumeroit son corps à la fatigue. Sans cesse il étoit occupé des exercices militaires ; tantôt il exerçoit ses troupes par des commandemens expérimentés ; tantôt il les menoit en personne contre les ennemis étonnés de sa fortune, & intimidés par sa cruauté ; car il leur étoit indifférent de périr sur le champ de bataille, ou d’être faits prisonniers. Lacane avoit la barbare maxime de ne compter pour ennemis vaincus que ceux qu’il avoit mis à mort. Le sang répandu par ses bourreaux effraya beaucoup plus les Impériaux que le péril des combats ; de sorte qu’on ne trouvoit personne qui voulût porter les armes contre lui. Les Tartares eurent plus de courage : indignés des cruels traitemens qu’il avoit fait souffrir à quelques-uns des leurs, ils se rassemblerent en grand nombre, taillerent son armée en pieces, & l’obligerent à prendre la fuite.

Au premier bruit de cette défaite, les habitans de Ternove crurent avoir trouvé l’occasion qu’ils cherchoient, de livrer Marie & son fils à l’empereur, &