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trahison, & Alusien ne pouvoit souffrir qu’on soupçonnât sa fidélité. Irrités l’un contre l’autre, ils chercherent à se perdre mutuellement, quoiqu’ils fussent attentifs à ne point faire éclater leur dessein. Dolianus plus dangereux dans sa politique & plus animé, prévint son ennemi : il le pria à souper, l’enivra, & lui fit arracher les yeux.

Incertain toutefois de la maniere dont les Bulgares prendroient ce coup hardi, Dolianus eut recours à l’empereur, & se mit sous fa protection : il lui manda qu’il renonçoit à la couronne de Bulgarie, & qu’il se soumettoit à sa puissance, à condition qu’il lui pardonneroit, & qu’il le récompenseroit du service important qu’il avoit rendu à l’empire en faisant cesser la révolte. Michel lui accorda sans peine ce qu’il demandoit. Il fut donc sous la protection de l’empereur qui le traita avec distinction, & qui soumit bientôt après les Bulgares,