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PROCOPE, vers l’an 365.


Si la hardiesse donne de la célébrité, personne n’est plus en droit d’y prétendre que Procope ; il osa prendre le titre d’Auguste sous l’empire de Valentinien & de Valens. Cilicie étoit la patrie de l’imposteur : il étoit parent de Basiline, mere de l’empereur Julien. Une alliance si illustre donna de l’éclat à sa personne dès ses premieres années, & son intelligence dans les maneges de cour le fit parvenir auprès de Constance à la dignité de secrétaire du prince & de tribun. Il étoit assez bien fait, d’une taille avantageuse, mais un peu courbé, toujours les yeux baissés vers la terre ; sa physionomie, qui n’étoit point développée, annonçoit un cœur faux & dissimulé. Il y a des hommes qui portent d’avance la honte des crimes qu’ils méditent, & c’est de ces ames hypocrites dont on doit le plus se méfier.

Il n’y avoit point de grade auquel il ne pût aspirer, lorsque Constance mourut. Cet événement, loin de renverser fa fortune, éleva encore plus haut ses