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Zoroastre, qui devint le Chef des Mages, c’est à dire de ces Philosophes qui joignoient à l’Etude de la Religion celle de la Metaphysique, de la Physique, & de la science Naturelle. Apres avoir établi sa Doctrine dans la Bactriane & dans la Medie, Zoroastre alla à Suze sur la fin du regne de Darius, dont il fit un prosélite de sa Religion. Il se retira en suite dans une Caverne, & y vêcut long temps en reclus. Ce fut dans cette retraite qu’il composa un livre qu’il appella ses Revelations ; ce livre s’est conservé dans la Perse & dans les Indes. Il se trouve en manuscrit dans la Bibliotheque du Roi, & le savant Oter en avoit conmmence la Traduction ; mais il y trouva tant de fables, qu’il abandonna son projet : Les Sectateurs de Zoroastre subsistent encore en Asie, & principalement dans la Perse & dans les Indes. Ils ont pour cet ancien Philosophe la plus profonde vénération, le regardant comme le grand Prophête que Dieu leur avoit envoyé pour leur communiquer sa Loi. Le nom de Gaure ou Guebre qu’ils portent, est odieux en Perse ; il signifie en Arabe infidele & on le donne à ceux de cette secte comme un nom de nation. Ils ont à Ispahan un Faubourg appel le Gaurabard, ou la Ville des Gaures, & ils y sont employés aux plus basses & aux plus viles occupations. Les Gaures sont ignorans, pauvres, simples, patiens, superstitieux, d’une morale rigide, d’un procédé franc & sincère, & très zélés pour leurs rites. Ils croient la résurrection des morts, le jugement dernier, & n’adorent que Dieu seul ; quoiqu’ils pratiquent leur culte en présence du feu, en se tournant vers le soleil, ils protestent n’adorer ni l’un ni l’autre, disant que le feu & le soleil étant les simboles les plus frappans de la Divinité, ils l’adorent en se tournant vers eux. Les Persans & les autres Mahométans les persecutent par-tout, & les traitent peu-près comme les Chrétiens traitent les Juifs. Les Guebres ne se marient qu’a des femmes élevées & qui persevérent dans leur Religion, & si


dans les neuf premiers mois de mariage elles sont stériles, ils peuvent en prendre une seconde, ils ont enfin un goût particulier pour les mariages incestueux.

ZOROBABEL, de la famille des Rois de Juda, fils ou petit-fils de Salathiel, joua un rôle à Babylone où ses Freres étoient en captivité. Il portoit le nom de Sassabasar à la Cour de Perse. Cyrus, pénétré d’estime pour Zorobabel, lui remit les vases sacrés du Temple qu’il renvoyoit à Jérusalem, & ce vertueux Israëlite fut le chef des Juifs qui retournerent en leur pays. Quand ils furent arrivés, Zorobabel commença à jetter les fondemens du Temple, 525 avant J. C. mais les Samaritains firent tant par leurs intrigues aupres des Ministres de la Cour de Perse, qu’ils vinrent à bout d’interrompre l’ouvrage. Le zele des Juifs s’étant rallenti, ils furent punis de leur indifference par plusieurs fleaux dont Dieu les frappa. La seconde année du regne de Darius, fils d’Hystaspes, il leur envoya les Prophêtes Augée & Zacharie, pour leur reprocher le mépris qu’ils faisoient de son culte, & leur négligence à bâtir son Temple. Zorobabel & tout le peuple reprirent avec une ardeur admirable ce travail interrompu depuis quatorze ans. Zorobabel présidoit à l’ouvrage, qui fut achevé 515 ans avant J. C. La dédicace s’en fit solemnellement la même année.

ZOSIME, monta sur la Chaire de St. Pierre après Innocens I, le 18 Mars 417. Celestius, Disciple de Pelage, lui en imposa d’abord ; mais dans la suite, ce Pape ayant été détrompé par les Evêques d’Afrique, il confirma le jugement rendu par son Prédécesseur contre cet Hérétique, & contre Pelage son Maître. Zosime décida le différend qui étoit entre l’Eglise d’Arles & de Vienne, touchant le Droit de Métropole sur les Provinces Viennoise & Narbonnoise, & se déclara en faveur de Patrocle, Evêque d’Arles. Ce Pontife également savant & zélé mourut le 25 Decembre 415. On a de lui 13 Epitres écrites avec chaleur & avec force.