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furent conduites au serrail à Constantinople. Zizim, qui fait l’objet de cet article, avoit l’esprit vif, l’ame noble & genéreuse, de la passion pour les Lettres aussi bien que pour les Armes, & quoique zéle Musulman, il aimoit les Chevaliers de Rhodes que son Pere detestoit.

ZOILE, Rheteur, natif d’Amphipolis, Ville de Thrace, se rendit fameux par sa passion à critiquer les ouvrages d’Isocrate, & les vers d’Homere, dont il se faisoit appeller le Fleau. Il vint de Macédoine à Alexandrie, ou il distribua les Critiques qu’il avoit composées sur l’Iliade. Il les présenta a Ptolémée, qui en fut indigné ; Zoile lui ayant demandé le prix de ses impertinences, parce qu’il mouroit de faim ; ce Prince lui répondit : Que puisque Homere qui etoit mort depuis 1000 ans nourrissoit plusieurs milliers de personne, Zoile qui se vantoit d’avoir plus d’esprit qu’Homere, devoit bien avoir l’industrie de se nourrir lui-même. La mort de ce misérable Satyrique se raconte diversement ; les uns disent que Ptolémée le fit mettre en croix ; d'autres qu’il fut lapidé, & d’autres qu’il fut brulé tout vif, à Smyrne. Mais de quelque façon qu’il ait fini sa détestable vie, il est certain qu’il méritoit bien ces differentes punitions. Le nom de zoile a resté aux mauvais Critiques ; mais les Ouvrages de cet Auteur ont disparu, tandis qu’Homere subsistera éternellement.

ZONARE, (Jean) Historien Grec, exerça des Emplois considérables à la Cour des Empereurs de Constantinople. Lassé des traverses du monde, il se fit Moine dans l’Ordre de St. Basile, & mourut dans le commencement du XII siecle. On a de lui des Annales, qui vont jus qu’à la mort d’Aléxis Comnene en 1118. C’est une compilation indigeste, telle qu’on pouvoit l’attendre d'un Moine Grec aussi crédule qu’ignorant. Il est insuportabie lorsqu’il ne copie pas Dion, cependant il peut être utile pour l'Histoire de son temps. La meilleure Edition de son Ouvrage est celle du Louvre en 1689, in-fol. Le


Président Cousin en a traduit en françois ce qui regarde 1’Histoire Romaine. On a encore de Zonare des Commentaires sur les canons des Apôtres & des Conciles, & quelques Traités peu estimés.

ZONCA, (Victor) habile Mathématicien d’Italie, se livra particulierement à la Méchanique & a l’Architecture, & y réussit. Il avoit un talent particulier pour inventer de nouvelles Machines. On dit que la lecture des Ouvrages de Rametti lui inspira ce goût. Il publia ses Inventions dans un Ouvrage imprimé à Venise sous ce titre : Novo Teatro di Machine & Edificio, in-fol. cet Auteur vivoit dans le XVII siecle.

ZOPYRE, l’un des Courtisans de Darius, Fils d’Hystaspe, vers l’an 520 avant J. C., se rendit fameux par le stratagême dont il se servit pour soumettre la ville de Babylone, assiegée par ce Monarque. S’étant coupé le nez & les oreilles, il se présenta en cet état aux Babyloniens, en leur disant que c’étoit son Prince qui l’avoit si cruellement maltraité. Les Babyloniens, ne doutant point qu’il ne se vengeât, lui confierent entierement la défense de Babylone, dont il ouvrit ensuite les portes à Darius, apres un siége de 20 mois. Ce Prince lui donna en récompense le revenu de la Province de Babylone, pour en jouir pendant toute sa vie ; ce ne fut pas assez des récompenses, il y ajouta des distinctions & des caresses. Il dit souvent qu’il aimereit mieux avoir Zopyre non murilé que vingt Babylone.

ZOROASTRE, Philosophe de l’Antiquité, fut, dit-on, Roi des Bactriens, & s’acquit une grande reputation parmi les Perses, auxquels il donna des Loix sur la Religion. Quelques Auteurs le font plus ancien qu’Abraham, & d’autres le reculent jusqu’à Darius, qui succéda à Cambise ; enfin, d’autres distinguent plusieurs Zoroastres. Quoiqu’il en soit de ces différentes opinions, on ne peut guere douter qu’il n’y ait eu dans la Perse, long temps avant Platon, un fameux Philosophe nom-