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554 ZEN ZEN > sensible aux injures , je le serois aush eux louanges. Il montra plus de cou rage dans une occasion importante. Ayant entrepris de rendre la liberté à sa Patrie opprimée par le Tyran Nearque, & cette entreprise ayant été découverte , il souffrit avec une fer meté extraordinaire les tourmens les plus rigoureux. ll se coupa la langue avec les dents & la cracha au nez du Tyran , de peur d’être forcé , par la violence des tourmens, à ré véler ses Complices. Quelques - uns disent qu’il fut pilé tout vif dans un mortier. Z e on passe pour l’inven teur de la Dialectique , mais d’une Dialectique dcstinée à soutenir le pour & le contre, & à tromper par des sophismes captieux. Il avoit à peu pres les mêmes sentimens que Xeno phanes , & que Parmenide touchant l’Unité , l’Incompréhensibilité & l’immutabilité de toutes choses. Il n’y a cependant aucune apparence qu’il ait soutenu qu’il n’y a rien dans l’Univers , comme quelques Auteurs le lui reprochent : quoiqu’il en soit , il propofoit des argumens très - em barrassans sur l’existence du Mouve ment. Comme il vivoit long - temps avant Diogene le Cynique , il est constant que tous ceux qui ont dit que ce Philosophe avoit réfuté les Argumens de z enon en se promenant ou en faisant un ou deux tours dans son Ecole , se sont trompés. ZENON, Fondateur de la Secte des Stoic1ens : nom qui fut donné à cette Secte de celui d’un Portique où ce Philosophe se plaisoit à discou rir ; vit le jour à citium dans l’Isle de Chypre.’Il fut jetté à Athenes

  1. un naufrage , & il regarda toute

a vie cet accident comme un grand bonheur, louant les vents de ce qu’ils l’avoient fait échouer si heureusement dans le Port de Pirée. Après avoir étudié dix ans sous Crates & dix au tres sous Stilpon, Xenocrate & Polemor, il ouvrit une Ecole qui fut très-fré uentée. Zenon ayant fait une chute,

  1. fit mourir lui - même , vers l’an

264 avant J. C. Ses Disciples sui virent souvent cet exemple de se donner la mort. Zénon soutenoit qu’avec la vertu on pouvoit être heureux au milieu même des tour mens les plus affreux, & malgre les disgraces de la fortune. Ce Philoso phe avoit coutume de dire : que si un Sage ne devoit pas aimer , comme quel ques - uns le souriennenr , il n’y auroit rien de plus miserablc que les Personnes belles & vertueuses, puisqu’elles ne se roient aimees que des sors. Il disoit aussi, qu’une partie de la Science con siste à ignorer les choses qui ne doivent pas étre sues ; qu’un ami es* un autre nous - mémes ; que peu de chose denne la perfection à un Ouvrage , quoique la perfection ne soit pa , peu de chose. Il comparoît ceux qui parlent bien & qui vivent mal , à la Monnoie d’A lexandrie , qui étoit belle , mais composée de faux métal. il faisoit consister le souverain bien à vivre conformément à la Nature , selon l’usage de la droite raison , Il ne reconnoissoit qu’un Dieu, qui n’étoir autre chose , que l’Ame du Monde qu’il considéroit comme son corps , & les deux ensemble comme un animal parfait. C’est ce tout , ou le Monde , qui étoit le Dieu des Stol ciens. Il admettoit en tout une des tinee inévitable. Son Valet voulant profiter de cette derniere opinion , & s’écriant , tandis qu’il le battoir pour un larcin : 1’eroi destine a dero ber ; Oui , répondit Zenon , é a etre battu. Sa Secte a été féconde en rands hommes & en grandes vertus ZENON, Philosophe Epicurien de Sidon, enseigna la Philosophie à Co ceron & à Pompor i s. Le merite des Eleves prouve celui du Maitre. . ZENON , Empereur, dit l’Isaurieo, épousa en 458, Ariadne, fille de Leo , Emipereur d’orient. Il en eut un fils , qui ne vêcut que dix mois apres avoir été declaré Auguste. Le bruit courut que Zencn , desirant regner seul , avoit employé le poison pour s’en delivrer. Des qu’il commenç* d être Maitre , l’an 454, il se plongea dans toutes so1tes de voluptés & de vint le persécuteur des Catholique* : sous pretexte de rétablir l’union , il publia un fameux Edit sous le nom d’Henotique , qui ne contenoit 1to