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PREFACE.

avec succès aux Langues vivantes, nous ont mis en état de connoî tre les richesses litteraires de nos voisins, & de donner des notions plus exactes de leurs productions.

A l’exemple des Léxicographes qui nous ont précedé dans la même carriere , nous avons orné notre Ouvrage de l’Histoire des Dieux & des Héros du Paganisme. Cette partie sera même beaucoup plus com plette que dans les deux Dictionnaires Historiques portatifs. Les Au teurs de ces Livres ont tenté quelquefois de donner un sens raison nable aux extravagances de la Mithologie. Pour nous, il nous a paru que nous devions nous borner à exposer succintement ces vieilles erreurs, sans y mêler les explications que rant de modernes en ont donné , explications souvent plus ridicules que la chose expliquée. La Théologie Payenne , fille de la grossiéreté, de la superstition & de la Poësie, n’est aux yeux des gens sensés, qu’un tissu d’imagina tions bizarres, de brillantes chimères , plus propres à dégrader la divinité, qu’a former le cœur de l’homme. Ceux qui se repaissent de ces absurdités trop célebres , & qui veulent en tirer un sens moral , sont dignes d’être les Interprêtes des rêves d’un homme en délire. On nous a si fort accoûtumés pendant notre enfance, dit le sage & ingénieux Fontenelle, aux Fables des Grecs, que quand nous som mes en état de raisonner , nous ne les trouvons plus aussi étonnan tes qu’elles le sont. Mais, si l’on vient à se défaire des yeux de l’ha bitude, il ne se peut qu’on ne soit épouvanté de voir toute l’ancien ne Histoire d’un Peuple , qui n’est qu’un amas de faussetés aussi étranges que manifestes. .... * Que ne peuvent point, ajoûte cet » Ecrivain Philosophe, les esprits follement amoureux de l’antiquité ? » On va s’imaginer que sous ces Fables sont cachez les secrets de la » Physique & de la Morale. Eut-il été possible que les Anciens eussent » produit de telles revêries, sans y entendre quelque finesse à Le nom », des Anciens impose toûjours , mais assurement ceux qui ont fait » les Fables, n’étoient pas gens à savoir de la Morale ou de la Phy » sique, ni à trouver l’art de les déguiser sous des images emprun ,, tées. Ne cherchons donc autre chose dans les Fables , que l’His 2, toire des erreurs de l’esprit humain. » C’est aussi sous ce point de vûe que nous les avons considérées. Débrouille ce cahos qui voudra ? Quant-à nous , nous n’avons aucun fil pour nous conduire. L’ordre Alphabétique a des inconvéniens ; il sépare les faits , il les isole , il peut jetter de la confusion dans l’esprit & dans la mémoire. Nous l’avons § , & pour y remèdier , nous mettrons à la fin de notre Ouvrage une Table des principales époques, depuis Adam jusqu’à nos jours. Cette Table , accompagnée des listes Chronolo giques que nous dresserons pour les différens Royaumes, formera un petit Abregé de l’Histoire Universelle ; par le moyen duquel , on pourra réduire les articles épars de côté & d’autre. On a déliberé si on orneroit ce Dictionnaire de quelques Cartes Géographiques, Four diriger le Lecteur dans les articles des Coac