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iv

PRE°FACE.

Au lieu de corriger ces fautes dans sa derniére édition, & de donner de nouveaux coups de pinceau , à des hommes supérieurs qu’il n’avoit pas même crayonnés dans les premiéres ; M. l’Abbé Ladvocat est entré dans de longs détails sur des Compilateurs ignorés. On ne peut qu’être fâché , que les Grands Hommes qui ont illustré le dernier siécle, ayent fi peu de place dans ce Léxique ; tandis § de petits personnages , que les Savans de profession connoissent à peine, occupent des pages entiéres. Quel homme de oût pourra lui pardonner , d’avoir consacré sept colonnes à

  1. tienne Boislesve Boilreau Boilrave ou Boileave , six à Baruch , neuf

à Robert Sorbon , &c. & de n’en avoir accordé que la moitié d’une à Massillon, le premier, ou du moins , le second Orateur de la France ? Auroit-il dû s’appésantir sur des Rabbins de l’école de Tiberiade , sur des Docteurs du dixiéme siécle ; & glisser sur des Historiens célébres, & des Poëtes du premier ordre ?

Ce défaut a été réparé en partie dans le second Dictionnaire His torique en six volumes in-Octavo. Mais pour quelques articles modérés & exacts , combien en rencontre-t’on de partiaux & de né gligés ? L’attachement aux Disciples de Jansenius , l’animosité con tre leurs Adversaires , ces deux passions si ridicules dans un hom me de Lettres , si dangereuses dans un Historien , ont conduit l’Au teur & l’ont égaré. Dès qu’il s’agit de ses amis, ou de ses ennemis , il ne raconte plus , il déclame. Les éloges les plus outrés , & les injures les plus atroces se présentent tour à tour à sa plume. Il a intitulé ce Dictionnaire Critique. Il auroit dû plutôt l’appeller : Répertoire Alphabétique de Panegyriques & de Satyres en style d’amplifi cation. Il est vrai que comme la Satyre domine , dans les endroits même , où il parle des personnes qui lui sont indifférentes, l’Auteur auroit pu se borner au tître de Dictionnaire Satyrique. BoIss1 fut suffo qué par la bile dont il étoit dévoré.LA TAsTa mourut étranglé. FENELoN étoit un pauvre Théologien , plus nourri de la lumiére des Auteurs pro fanes, que de celle des peres, & c.(*) Esprit vif, artificieux, souple, flat teur e dissimulé , s’il en fut jamais, qui séduit par une femme , ne singeoit qu’à établir par-tout la séduciion. ec. Voilà les fleurs qu’on jette sur le tombeau des gens de Lettres , dans cet Ouvrage uni -

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Le même Auteur , dans une Lettre

sur 14 nouvelle édition du petit Dic- | doux & tres-souvent moderé , même tionnaire Historique , le traite avec | dans les points sur lesquels les Mo encore moins de ménagement ; mais | linistes disputent avec le plus de feu. comme il ne distingue pas toujours | | (*) Ces parolcs sont de l’Abbé , la personne de l’ouvrage , nous ne | Phelipeaux, Historien assez vrai dans croyons pas devoir en fa re l’extrait | les faits ; mais très-injuste dans les Le Bibliothéquaire de Sorbonne n’est | réflexions. L’Auteur les adopte , & pcint un Lexico raphe du premier | les cite , pour prouver que la soumis ordre ; j’en conviendrai avec le # de Fenelon , honorée des éloges tique, en avouant avec les honnêtes de toute l’Eglise, n’étoit que la gri gens qu’il a des connoissances éten-l mace d’un Hypocrite ambitieux. dues, des mœurs pures, un caractère

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