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gisme, ou la religion des adorateurs du feu, est de très-ancienne date, et qu’elle a même précédé le temps d’Abraham. Ce fut diton, dans la province d’Aderbijan que Zoroastre commença xi se donner pour prophète. Un prétend que, pour s accréditer dans l’esprit du peuple, il se retira dans une caverne, où il s’appliqua à la contemplation et a l’étude, et qu’il embellit, d’un grand nombre de figures symboliques. Cette retraite a donné lieu de le regarder comme un imposteur, dont beaucoup ont imité l’exemple. Kltondemir rapporte que Zoroastre ayant appris par l’astrologie, dans laquelle il était très-versé, qu’il devait naître un grand prophète, se mit dans la tête de passer pour tel ; que le démon, qu’il invoquait par ses prestiges, lui apparaissait souvent au milieu du feu, et lui imprimait même un signe lumineux sur le corps. Qu’il n’en fallut pas davantage pour le confirmer dans cette opinion extravagante. Les auteurs de l’Histoire universelle, qui ont entrepris de justifier Zoroastre de l’accusation d’imposture, observent sur le récit de Khnndemir, qu’il y a du vrai dans ce que cet auteur rapporte ; mais ils s’inscrivent en faux contre l’apparition du démon, qui leur paraît une invention du zèle théologique des mahométans. C’est dans la solitude que Zoroastre forma son système de philosophie et de religion, qu’il écrivit dans un livre, qu’il intitula, Zondavosta, et par contraction, Zend. Il sortit de sa retraite à l’âge de 50 ans, et passa dans la Bactiiane, province la plus orientale de Perse ; il s’arrêta dans TO Il 0 i 4 15 la ville de Balrli, ou résidait llystaspe, père de Darius, auquel on dit qu’il présenta son ouvrage en 12 volumes, dont chacun contenait Cent peaux réduites duites en vélin ; ce qui ne doit pas surprendre, parce que les anciens caractères persans prennent beaucoup d’espace. Comme ce prince était resté attaché à la religion des mages, il favorisa les principes de Zoroastre, qui lit un voyage aux Indes, pour s’y instruire des sciences des brahmanes, et ayant appris tout ce qu’ils savaient de métaphysique, fe physique et de science naturelle, il revint en Perse avec ces connaissances, qu’il communiqua aux mages. Zoroastre ayant établi sa nouvelle religion dans la Bactriane, se rendit fx Suze, sur la fin du règne de Darius, et après avoir obtenu la confiance de ce prince, en fit un prosélyte de sa réforme. Tous les grands du royaume à l’exemple de Darius, embrassèrent le magisme, qui devint la religion dominante de tout le pays. Au sujet de la réforme qu’il fit embrasser à Darius, les parsis délimitent des choses singulières. On en à une ample ple relation écrite par un parsis ; c’est au docteur Hyde qu’on en est redevable ; elle ne se trouve que dans l’ouvrage de ce savant, qui est en latin et dans l’Histoire universelle ; Après avoir fait recevoir sa réforme tl tout le royaume, Zoroastre revint à Balch, où, selon son institution, il était obligé de faire sa résidence en qualité d’archi-mage, ou de chef suprême de la secte. Il y régna, par rapport au spirituel, sur tout 1 empire, et avec la même autorité que le roi pour le temporel : conjecture qui a donné