très-grand secours. On sait de quel poids ces noms sont dans la balance de l’opinion publique, et quel est le degré de confiance qu’ils doivent inspirer. Le lecteur lira avec d’autant plus de plaisir les arrêts de ces grands maîtres, qu’on aime généralement à savoir ce que des hommes de génie ont pensé sur d’autres hommes de génie.
Il est bon de remarquer aussi, en passant, que nous nous sommes appesantis davantage sur les articles de nos contemporains. On désire toujours connaître les gens avec lesquels on a vécu ; on recherche avec empressement les moindres particularités de leur vie ce qui, au sujet de Grecs et de Romains, ne serait que minutie puérile, devient pour nous une chose de la plus haute importance, quand il s’agit de notre époque. Et véritablement, fut-il jamais une époque plus intéressante ? Les diverses démarches de tels et tels hommes pendant les révolutions qui se sont succédées de nos jours, ne sont-elles pas faites pour piquer la curiosité ? Chacun ne cherche-t-il pas à connaître les habitudes, les mœurs, la conduite, les opinions et le caractère des principaux acteurs du grand drame dont nous avons été les spectateurs ? Nous nous sommes donc attachés à traiter avec soin cette partie de notre ouvrage ; nous avons présenté les faits avec toute l’impartialité que nous nous sommes imposée, usant cependant du droit qui appartient à l’histoire, de flétrir tout ce qui est crime, et d’applaudir à toute action qui porte avec elle le caractère du courage et de la vertu. Quant aux diverses opinions politiques, nous les avons énoncées sans déguisement, mais aussi sans les juger en aucune manière. Ce n’est point à nous plaider pour ou contre ;