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tance ; mais cet empereur le priva de cet emploi, sous prétexte de céder aux soldats. Ablavius se retira dans une maison de plaisance en Bithynie, où il vivait en philosophe. Constance, redoutant le pouvoir que lui avait donné son ancien crédit, lui envoya des officiers de l’armée, qui lui rendirent une lettre par laquelle il semblait l’associer à l’empire ; mais comme il demandait où était la pourpre qu’on lui envoyait, d’autres officiers entrèrent et le tuèrent.

ABLE ou ABEL (Thomas), chapelain de Catherine, femme de Henri VIII, roi d’Angleterre, fut étranglé, éventré et écartelé à Smithfield le 30 juillet 1540, pour avoir soutenu que Henri ne pouvait pas se faire reconnaître chef de l’Église anglicane. Son traité sur l’indissolubilité du mariage contracté par le roi, De non dissolvendo Henrici et Catherinœ matrimonio, avait irrité ce prince contre lui.

ABNER, fils de Ner, général des armées de Saül, servit ce prince avec une fidélité inviolable. Après la mort de Saül, son cousin-germain, il fit donner la couronne à Isboset son fils, et lui aurait été fidèle comme au père, si quelque mécontentement ne l’avait obligé de se ranger du parti de David, qui lui témoigna beaucoup d’amitié. Joab, jaloux de sa faveur et appréhendant d’enêtre supplanté, le tira à part et le tua, non pas en guerrier qui se venge de son ennemi, mais en traître qui se défait d’un rival. David, cruellement affligé de cette perte, lui fit dresser un tombeau l’an 1048 avant J. C.

ABNER-RABBIN, né à Burgos, vers l’an 1270, professa la médecine à Valladolid, et se fit chrétien en 1295. Dès-lors il prit le nom d’Alphonse de Burgos. Il composa en hébreu une réfutation de l’ouvrage de Quinchi contre les chrétiens sous le titre de Milchamoth-Hasem, c’est-à-dire, guerres du Seigneur. Depuis il la traduisit en espagnot. On a de lui un Traité sur la peste (en espagnol), Cordoue, 1551, in-4o.

ABONDIO ou ABOUDINO (Alexandre), noble Florentin, et de l’école de Michel-Ange. Il se plaisait à former avec de la cire coloriée des sujets historiques et des portraits imitant la nature ; ils étaient si ressemblans, que l’empereur Rodolphe II le fit venir à Prague, pour le voir travailler, il mourut dans cette ville, laissant un fils héritier de son nom et de ses talens.

ABOU-BEKR ou ABOUBEKRE, beau-père et successeur de Mahomet. Après la mort de son gendre, les chefs de l’armée l’élirent calife, c’est-à-dire vicaire du prophète. Ali, gendre de Mahomet, à qui cet imposteur avait légué l’empire, en ayant été frustré, attendit dans l’Arabie, des circonstances heureuses. Abou-Bekr, son rival, mena les musulmans en Palestine, et remporta une victoire contre le frère de l’empereur Héraclius. Il se servit, pour exciter la valeur guerrière des princes de l’Iémen et des principaux citoyens de la Mecque, des mêmes ruses qu’avait employées Mahomet. « J’ai dessein (leur écrivait-il), de tirer la Syrie des mains des infidèles, et je veux que vous sachiez qu’en combattant pour la propagation de notre religion, vous obéissez à Dieu. » Ce mouvement, imprimé par le fanatisme, produisit ensuite les