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princes règnent encore aujourd’hui dans le Mauwral nahar ; mais chacun d’eux a sa souveraineté particulière, l’un est kan de Boccara, l’autre de Samarcande, celui-ci de Balka, etc.

ABDAS, évêque de Perse du temps de Théodose-le-jeune, sous le règne d’Isdegerde, fit abattre, par un zèle imprudent, un temple consacré au feu par les sectateurs de Zoroastre, adorateurs de cet élément. Le roi de Perse, alors Verane, qui n’avait pas encore inquiété les chrétiens, donna ordre à Abdas de rebâtir ce qu’il avait détruit ; mais cet évêque n’ayant pas voulu obéir, le roi le fit mourir, renversa les églises chrétiennes, et suscita aux fidèles une horrible persécution. Elle dura plus de trente ans, et il s’ensuivit entre les Grecs et les Persans une guerre longue et sanglante où les haines religieuses se joignirent aux haines nationales. Les Grecs finirent par avoir l’avantage ; mais trente années suffirent à peine pour éteindre ces fureurs.

ABDEL-AZYZ, fils de Mouça, lieutenant du calife Wésid Ier, rendit à son père des services signalés dans la conquête de l’Espagne, et fut nommé vice-roi de cette contrée par le calife Soleïman. En cette qualité, Abdel-Azyz fit de nouvelles conquêtes, et pénétra jusqu’en France. Sous son gouvernement, l’État était florissant, et les chrétiens qui s’étaient soumis, vivaient heureux. Mais ce prince étant devenu éperdument amoureux de la reine Egilone, veuve de Roderic, dernier roi des Goths, et n’écoutant que les conseils ambitieux de cette princesse, voulut se faire proclamer roi. L’armée, indignée de

cet acte de rebellion, le massacra impitoyablement. Les historiens arabes prétendent que le calife Soleïman, irrité contre son sujet rebelle, envoya en Espagne cinq arabes, chargés de l’assassiner, ce qui fut exécuté.

ABDEL-AZYZ, fils d’Ebn-Sehoud, prince des Wahabis, ou Mahométans réformés, lui succéda vers la fin du dix-huitième siècle. Habile et entreprenant ; Abdel-Azyz résolut de grossir le nombre de ses sectaires, et se vit bientôt à la tête d’une grande nation toute composée de soldats. Un accroissement aussi rapide alarma vivement la Porte Ottomane qui ordonna, en 1801, au pacha de Bagdad d’aller attaquer les Wahabis. Abdel-Azyz n’ayant pas eu le temps de rassembler son armée, entra en négociation avec le pacha, et à force de ruses et de présens le détermina, à reprendre la route de Bagdad. Mais sans perdre un moment, il réunit son armée, et s’empara presqu’en même temps d’Isman-Hussein et de la Mecque, et se disposait à poursuivre le cours de ses conquêtes, lorsqu’il fut poignardé pendant qu’il était en prière, le 13 mars 1805, par un persan qui avait embrassé sa secte pour l’immoler à sa vengeance. Son fils Sehoud lui succéda.

ABDEL-CADIR-BEN-MOHAMMED, né à Djézryeh, est auteur d’un traité arabe sur le café, écrit vers la fin du seizième siècle, et dont M. Sylvestre de Sacy a donné un extrait fort curieux dans sa Chrestomathie arabe.

ABDEL-CAHER-ABOU-BACHAR, grammairien arabe, natif de Rey et mort en 1078, est au-