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courage de s’opposer à la cour en plusieurs occasions, et entre autres dans la fameuse affaire du divorce de lady Essex ; un malheur l’attendait à la fin de sa vie. Étant dans le château du lord Zouch, et s’exerçant dans le parc avec une arbalète, il tira sur le concierge, au lieu de tirer sur le gibier. On nomma une commission pour examiner si, d’après un tel événement, il ne devait pas être déclaré incapable de remplir la dignité de primat. La décision de ce procès fut laissée au roi, qui prononça en faveur de l’archevêque de Cantorbéry. Lui-même, après ce malheur, se condamna à un jeûne d’un mois, et, fit une pension de vingt livres sterling à la veuve du concierge. Il assista Jacques I à son lit de mort, et fut présent au couronnement de Charles I. En 1627, un sermon du docteur Sibthorpe, prêché aux assises de Northampton, lui fut adressé par la cour pour obtenir son approbation mais il la refusa, parce qu’il y trouva des principes dangereux : ce refus lui fit perdre son crédit ; il fut exilé à sa maison près de Cantorbéry, et la dignité archiépiscopale confiée à une commission. Mais, à la rentrée du parlement, il fut réintégré dans ses fonctions, sans cependant recouvrer les bonnes grâces du roi. Il mourut à Croydon en 1633, et fut enterré dans l’église de la Sainte-Trinité, à Guilford, où il avait fondé un hôpital. Ses écrits sont, pour la plus grande partie, polémiques, excepté une Description géographique du monde. Il a donné aussi, Quœstiones sex theologicœ, etc., Oxford, 1598. En anglais, des Sermons sur Jonas, une traduction du nouveau Testament, une histoire des

massacres de la Valteline, des mémoires et discours sur la proposition du divorce du comte et de la comtesse d’Essex. Il était calviniste et partageait vivement la secte des puritains ; mais les zélés l’accusaient de trop d’indulgence pour les non-conformistes.

ABBOT (Robert), frère aîné du précédent, était né à Guilfort en 1560 ; il fut élevé avec son frère et dans la même école. Le roi Jacques le nomma l’un de ses chapelains, et fut si content de son livre de Antechristo, qu’il en ordonna la réimpression avec son propre ouvrage sur la Révélation. En 1609, il fut élu principal du collége de Baliol à Oxford, et deux ans après le roi le nomma membre de son collége de Chelsea, fondé pour l’encouragement des théologiens. En 1612, il fut fait professeur royal de théologie à Oxford, où il publia son ouvrage sur la Suprématie des rois, contre Bellarmin et Suarez, Londres, 1617, in-4o ; ce qui lui valut l’évêché de Salisbury en 1615. Il mourut en 1617, et fut enterré dans la cathédrale de Salisbury.

ABBOT (Maurice), frère des précédans, fut élevé dans le commerce, et nommé directeur de la compagnie des Indes Orientales ; en 1618, il fut un des commissaires au traité conclu avec les Hollandais, concernant le commerce des îles Moluques ; en 1628, il devint un des fermiers des douanes, et, l’année suivante, un des membres du conseil pour l’établissement de la Virginie. Ce fut le premier chevalier du règne de Charles I. En 1625, il fut nommé parmi les représentans de la cité de Londres, et lord-maire en 1658. Il mourut en 1640.

ABBOT (George), fils de Mau-