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qu’ils envoyèrent secrètement élever à la Mecque. Le calife en ayant eu connaissance, Giafar perdit la faveur de son maître, et peu après la vie. Voyez le Précis historique, par Florian). Abassa, chassée du palais, fut réduite à l’état le plus misérable. Plusieurs années après, une dame qui la connaissait, touchée de son malheur, lui demanda ce qui le lui avait attiré. Elle répondit « qu’elle avait eu autrefois 400 esclaves, et qu’elle se trouvait dans un état où deux peaux de mouton lui servaient, l’une de chemise l’autre de robe ; qu’elle attribuait sa disgrâce à son peu de reconnaissance pour les bienfaits qu’elle avait reçus de Dieu ; qu’elle avouait sa faute, en faisait pénitence et vivait contente. » Cette dame lui donna alors cinq cents drachmes d’argent, qui lui causèrent, dit d’HerbeIot, un plaisir aussi vif que si elle eût été rétablie dans son premier état… Abbassa avait beaucoup d’esprit, dit-on, et faisait fort bien des vers.

ABBATE, peintre de Genève, probablement nommé ainsi par les Italiens, parce qu’il était abbé. On voit de lui, à Bologne, dans le palais de Zambeccari, une Charité dont le coloris est frais et vigoureux, les draperies vraies et bien jetées ; mais les plis en sont peut-être un peu trop arrondis.

ABBATE (Nicolo dell’), né à Modène en 1509 ou en 1512, peintre italien : il peignit avec Pellegrino Tibaldi les salles et les plafonds de l’institut de Bologne : ces fresques représentent divers sujets de l’Odyssée. Il apprit les premiers élémens des arts sous son père Gio Abbate. Selon l’opinion la plus probable, il se perfectionna dans le dessin chez Ant.

Bigarelli, sculpteur habile, et dans la peinture, en étudiant les ouvrages du Corrège appelé en France par Primatice que plusieurs auteurs lui donnent aussi pour maître, il y vint en 1552. Malheureusement une grande partie des peintures qu’il exécuta à Fontainebleau n’existe plus. On voit de lui au musée royal, le Mariage mystique de Sainte-Catherine, tableau attribué par plusieurs au Farnèse, et gravée par Tinti. Ils ont été décrits et gravés par Giam Pietro Zanetti, en quarante-une planches, sous ce titre Le pitture di Pellegrino Tibaldi e di Niccolo Abbate esistanti nell’instituto di Bologna ; descritte ed illustrate da Giam Pietro Zanotti in Venezia, 1756, in-fol. Il mourut en 1571.

ABBATEGIO (Marian d’) moine célestin, fut ainsi nommé d’une terre dans l’Abruzze, où il naquit dans le 14e siècle. Son savoir et son courage l’élevèrent au géneralat de son ordre, et le firent nommer gouverneur d’Aquila en 1317.

ABBATISSA (Paul). Voyez BADESSA.

ABBAUCAS, philosophe connu dans Lucien par un trait singulier. Il poussa l’amitié jusqu’à aimer mieux sauver des flammes son ami que sa femme et ses deux enfans, dont un périt dans l’incendie ; et comme on lui reprochait de les avoir abandonnés, il fit cette étrange réponse : Je pouvais d’autres enfans, mais je n’aurais trouvé un tel ami.

ABBON, moine de Saint-Germain-des-Prés, fit en vers latins barbares, la relation du siège de Paris par les Normands, vers la fin du 9e siècle. Ce versificateur,