lage du territoire de Padoue, en 1246. Après avoir pris à Paris le bonnet de docteur en philosophie et en médecine, il alla professer cette science à Bologne. On dit qu’il ne voulait jamais aller voir un malade hors de la ville, qu’on ne lui comptât 50 écus. Le pape Honorius IV l’avait fait appeler ; il ne voulut se mettre en chemin qu’après qu’on lui eût promis quatre cents ducats par jour. L’avarice d’Abano était si odieuse qu’on l’accusa de faire revenir dans sa bourse, par la magie, l’argent qu’il dépensait. On le soupçonna encore d’avoir acquis la connaissance des sept arts libéraux, par le moyen de sept lutins, qui tenaient leur académie dans une bouteille du docteur. Ces ridicules imputations le firent dénoncer à l’inquisition : il eût sans doute été condamné au supplice du feu, si la mort ne fût venue le sauver dans cet intervalle. Elle le frappa en 1312 ; on l’enterra publiquement dans l’église Saint-Antoine. Mais les inquisiteurs, ayant prononcé sentence de condamnation ; ordonnèrent que le cadavre fût brûlé. On l’enleva secrètement et on le cacha dans l’église St.-Pierre. Les inquisiteurs furieux s’en prirent au portrait d’Abano, et le firent brûler en plein marché par le bourreau. Enfin, ce pauvre cadavre trouva du repos à l’entrée de l’église de Saint-Augustin, où Pierre de Lignamine plaça une épitaphe latine très-simple, en 1560. Frédéric, duc d’Urbin, plaça, parmi les statues des hommes illustres, celle de ce médecin. Le sénat de Padoue la fit mettre sur la porte de son palais, parmi celles de Tite-Live, d’Albert et de Julius Paulus. On doit remarquer comme une bizarrerie
1593, in 8°, très-rare.