Page:Chaudon, Delandine, Goigoux - Dictionnaire historique, tome 1.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dire la vérité avec une franchise généreuse. Son éducation, ses voyages, son expérience relevaient son mérite personnel. Ses principes respiraient une sage tolérance et l’amour de la paix. Il est mort en 1656. — Gérard-Jean Vossius, dans son oraison funèbre de Thomas Erpénius, prononcée à Leyde en 1624, parle avec éloge de Aartsbergen.

AARTSEN (Pierre), surnommé Pietro longo à cause de sa grande taille, peintre, né à Amsterdam en 1519, mourut dans cette ville en 1573. Dès l’âge de 18 ans, il se rendit célèbre par sa manière hardie et fière qui n’appartient qu’à lui seul. L’académie d’Anvers s’empressa de le mettre au nombre de ses membres. Il entendait les fonds, l’architecture et la perspective. Il était extraordinaire dans les draperies et les ajustemens de ses figures qui ressemblaient quelquefois à des masques : cette singularité paraissait lui être propre. Ses premiers ouvrages furent des cuisines avec leurs ustensiles, qu’il rendait avec une vérité capable de faire illusion. Il n’excella pas moins à peindre l’histoire, et s’y fit admirer. Le tableau représentant la mort de la Sainte Vierge, qu’il peignit pour la ville d’Amsterdam, et celui qu’il fit aussi pour le grand autel de l’église neuve de la même ville, étaient des morceaux inestimables. Malheureusement ce dernier, d’une force extraordinaire, ainsi que quelques autres que ce peintre avait faits, furent détruits dans les troubles des guerres. Aartsen, jaloux de laisser à la postérité ses productions, conçut beaucoup de chagrin de les voir périr sous ses yeux. Ses murmures furent quelquefois poussés jusqu’à l’indiscré-

tion. Il est cependant assez échappé de ses ouvrages, pour faire juger que cet artiste joignait la vigueur du pinceau à celle du coloris. Il laissait ses ouvrages à bas prix, s’occupant peu de sa fortune.

AASCOW (Urbain-Bruan), médecin des armées navales du Danemarck, a publié à Copenhague, en 1774, un Journal d’observations sur les maladies qui régnèrent sur la flotte danoise que l’on avait équipée pour bombarder Alger en 1770.

ABA ou OWON, monta sur le trône de Hongrie en 1041 ou 1042. Il était beau-frère de Saint Étienne, premier roi chrétien de ce royaume. Il défit Pierre, surnommé l’Allemand, neveu et successeur de Saint Étienne, et l’obligea de se retirer en Bavière. Les exactions et les brigandages de Pierre lui avaient fait perdre la couronne. Aba, élu à sa place par les grands du royaume, répandit beaucoup de sang, et ravagea l’Autriche et la Bavière ; mais ayant été défait par l’empereur Henri III, dit le Noir, il fut massacré en 1044 par ses propres sujets, dont il était devenu le tyran. D’autres disent qu’ayant pris la fuite dans le combat qu’il livra à Henri III, près de Raab, il fut pris et amené au roi Pierre son compétiteur, qui lui fit trancher la tête.

ABACA-KHAN, huitième empereur des Mogols, de la race de Gengis, succéda, en 1265, à son père Hulagu ; il chassa les Égyptiens qui avaient envahi ses domaines, et mourut en 1282. – Ahmed-Khan son frère lui succéda.

ABACCO ou L’ABACCO (Antonio), architecte et graveur, né à Rome en 1749, était élève d’Antonio di San Gallo. Antonio Abacco a gravé les planches de son