.
.
« Bien dit, par le corpus dominus ! (cria l’hôte ;)
et puissiez-vous longtemps naviguer par nos côtes,
monsieur le gentil maître, et gentil marinier !
Dieu baille au moinillon charretées de malheurs !
Ah ! compagnon, prenez garde à de telles ruses !
Ce moine a mis un singe en le bonnet de l’homme[2],
et de sa femme aussi, de par saint Augustin !
N’amenez plus de moine en votre hôtellerie !
Mais passons outre maintenant, et recherchons
qui pourra le premier de toute cette bande
nous dire un autre conte. » Et parlant sur ceci
aussi courtoisement que jeune fille eût fait :
« Madame la Prieure, avec votre congé,
si j’étais sûr que ce ne dût point vous gêner,
je serais bien d’avis que vous nous racontiez
le prochain conte, à moins qu’il ne vous en déplaise.
Or donc, me feriez-vous cette grâce, madame ?
— « Très volontiers », fit-elle, et dit ce qu’entendrez.
« Ô Seigneur notre Dieu, que merveilleusement
ton nom est répandu dans notre vaste monde !
- ↑ Source inconnue, semblable à celle de la Légende d’Alphonse de Lincoln. Cf. Fortatitium Fidei, Lugdun., 1500. Cf. aussi l’histoire du Paris beggar boy murdered by a Jew (Vernon MS., publié par la Chaucer Society, 1871). Wordsworth a fait un arrangement peu heureux de ce conte.
- ↑ C’est-à-dire a changé l’homme en singe, l’a rendu ridicule, l’a dupé.