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Espérons ! espérons ! Vers le Seigneur sans cesse
Élevons nos esprits, il nous fera largesse
           Si nous le servons, – d’un été
Qui n’aura point de fin dans son éternité ! ”

Chante charmant oiseau des arbres sous la cime,
           Chante ton cantique sublime,
Qu’ils nous enseigne à tous cette leçon du cœur
De la reconnaissance envers le Créateur,
Du ciel de notre vie afin que les nuages
Ne s’ammoncellent pas pour former des orages,
           Et que par delà le ciel bleu
Puissions après la vie aller visager Dieu !

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POPE (ALEXANDER).*


Sur la Solitude.


        Heureux celui qui sans soins et soucis
              Vit dans son modeste héritage,
L’envie et le chagrin n’attristent pas ses nuits,
              Il jouit de la paix du sage.

        Heureux celui qui sait de ses troupeaux
              Tirer vêtements et laitage,
Qui sait des champs tirer le pain – et des ormeaux
              L’hiver le feu, l’été l’ombrage.

        Heureux celui qui peut sentir toujours
              Doucettement s’écouler l’heure,
Sain de corps et d’esprit, voyant passer ses jours
              Sans qu’aucun souci les effleure.

        Heureux celui qui la nuit peut dormir
              Profondément par lassitude.
Qui goûte le repos comme après un plaisir
              On sent le charme de l’étude.

        Puissé-je ainsi passer inapperçu,
              Ainsi mourir dans la coulisse,
Ainsi quitter un jour le monde à son insu.
              Sans qu’une pierre me trahisse !

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