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Des arbrelets ayant l’épaisseur d’une plume ;
Des cèdres qui des monts encerclent les sommets.
Dieu qui jauge le fond et non pas la surface,
Aime et fait propérer Vous et Moi… Gloire à Dieu !
Que sont nos vanités dans ce monde où tout passe ?
Poussière d’océan, de l’ouragan l’enjeu !

De travailleuses mains seules sont architectes
De la gloire et du nom de chaque nation ;
Cette gloire et ce nom, parasites insectes,
Des fainéants titrés en font absorption,
De la sueur d’autrui s’engraissant ces vampires !
Tandis que du travail s’élève en vain la voix,
Et que la liberté raconte ses martyres
Aux échos des prisons où la cloîtrent les Rois.
Justice et Vérité sont pourtant éternelles,
Car ces nobles enfants ont pris naissance aux cieux,
Les ténèbres jamais ne prévaudront constelles
Tant que luira sur nous le soleil radieux.
Dieu dont s’entend partout la voix toujours propice,
Qui nous prêche l’amour, Dieu vainqueur de l’enfer,
Sait de l’oppression renverser l’édifice,
Ses titres vains pour lui sont cailloux de la mer !



L’Oiseau Captif.


C’était une Linotte enfermée et captive
Que j’entendais se lamenter ainsi :

« Entends, entends ma voix plaintive
Laisse-moi m’en aller d’ici,
Laisse-moi vers ce bois sauvage
Aller retremper mon ramage ;
Les barreaux de cette prison
Me feront perdre la raison ;
Laisse-moi déployer mes ailes !
De chaque arbre n’entends-tu pas