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Dans toute et chaque chose est un intérieur,
Un abîme, une profondeur
Où Dieu cache à travers les fenêtres de l’âme,
Des maux et des chagrins le merveilleux dictame.
Dans chaque cœur humain il existe un accord
Qui vibre à l’unisson, et sans le moindre effort.
En vain le cœur pervers par une erreur étrange
Veut-il dissimuler
Tous ses bons sentiments ;—un rien vient dévoiler
Qu’il est en lui quelque chose de l’ange.

Méprisés, abaissés, il est de pauvres cœurs
Abrutis sous tous les malheurs,
Qui vont, aveugles nés à la douce lumière
Que le bon Dieu fait luire au de là de la sphère :
Les pauvres ahuris ils ne devinent pas
Que la vie est encor par de là le trépas ;
Dieu ! puisse votre main la guider leur phalange,
Et leur montrer bientôt
Que la vie ici bas est un vaste entrepôt,
Ou chacun a quelque chose de l’ange.

Dieu sait que quelques uns sont méchants et sont faux,
Et cependant à leurs défauts
Dieu toujours compâtit en sa miséricorde.
Frères, ferons-nous moins que le Dieu de concorde ?
Le peu que nous avons, sachons le partager,
Au pauvre ouvrir sa main n’est-ce pas ménager ?
L’amour est un mystère, est un mystère étrange,
Il sait donner toujours,
Et vient prouver à tous par son puissant concours
Que nous avons quelque chose de l’ange !