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Hé ! quoi ! bien que l’oiseau lumineux de plumage
Ait pour nous cessé son ramage,
N’est-il pas, moi je vous le dis,
Devenu dans le ciel oiseau de Paradis.

Bien que sur son sommeil ne se penche plus l’arbre,
Bien que ce sommeil soit de marbre,
La colombe n’est-elle pas
Dans la fraîche oasis que Dieu nous fait là bas !

Hélas ! il est bien vrai que notre gente biche
A déserté son nid si riche,
Mais n’a-belle pas gagné plus
Puisqu’elle est maintenant aux pieds du doux Jésus !

Ah ! belle et pure Étoile éclipsée avant l’heure,
Inutile que l’on te pleure !
Ta vie a su vaincre l’enfer,
Ta couronne surgit au-dessus de la mer !



Les Trois Saisons de l’Amour.


Avec tendre sourire en ton œil pétillant
Qui trahissait l’entrain joyeux de la jeunesse ;
Avec ce mouvement si vif, si sémillant
De l’hirondelle en sa vitesse ;
Avec de gais accents, comme le mois de mai
En trouve pour chanter son tant doux virelai,
De joie auréolée, et toute scintillante
Comme cette planète à la robe brillante
Qui sourit à la terre, et du plus haut des cieux,
Tel était autrefois ton portrait gracieux,
Alors que, dans la fleur de ton adolescence
Gentiment tu m’appris, moi te faisant la cour,
À rêver le ciel pur dans le ciel de l’amour,
Toi qui réunissais la raison à l’enfance.