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Et quoique tous ces corps autour de l’orbe noir
De la terre, fassent silence,
Que nulle voix n’annonce leur présence,
Ils s’éjouissent tous du matin jusqu’au soir :
Ils ont pour tous les cœurs des accents magnifiques ;
Ils vont parlant, chantant, et reluisant toujours,
Embellissant les nuits, embellissant les jours,
Et chantant Dieu dans leurs muets cantiques !


Né en 1720 — Mort en 1756.

Au Coucou.

I.


Contemporain du doux printemps
Dans ce vallon au frais ombrage,
Près du ruisseau qui fait tapage,
Que j’aime à recueillir tes chants !
Que j’aime tes échos dolents,
De tes amours on doit le croire
C’est l’oraison jaculatoire.

II.



Il fut un temps, je me souviens,
Où dans les bois ta voix plaintive
Trouvait mon oreille rétive ;
Où tes échos éoliens
Semblaient nuire aux musiciens
Qui chantent dans le vert bocage
Et l’amour et son doux servage.

III.



Je me disais : « Il n’est pas bien
Qu’alors que chante Philomèle,
La voix d’un autre oiseau se mêle
Au charme de son entretien :
Ainsi dans le monde combien
Ne voyons-nous pas près des belles
De vieux beaux se brûler les ailes ! »