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« Ô toi qui es sage et d’un heureux naturel, sache que je n’ai jamais ouï dire qu’un homme d’esprit s’évertuât à découvrir des imperfections dans autrui. Quoique la pelisse soit de soie ou même de brocart, elle ne saurait se passer d’une ouate de simple coton. Si tu ne trouves pas d’étoffe de soie pour ta pelisse, ne sois pas en colère, mais contente-toi de bonne grâce de la ouate. Je ne tire pas vanité du capital de mon mérite : en bon derviche j’avance la main pour mendier. On dit qu’au jour de la Crainte et de l’Espérance (le jour de la Résurrection), Dieu dans sa générosité pardonnera aux méchants en faveur des bons. Toi, aussi, lecteur, si tu trouves quelque chose de répréhensible dans mon discours, imite la bienveillance du Créateur du monde. Si sur mille de mes vers un seul te paraît heureux, en bien ! au nom de ta générosité, ne cherche pas à me déprécier. »

À la prière de Saudi, il ne me reste à ajouter que ces trois mots qui n’en font qu’un, tant leur union est intime :

Ainsi soit-il !
L’ÉDITEUR.