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Comme l’été la Jeunesse est pimpante,
Comme l’hiver la Vieillesse est dolente.
La Jeunesse est folâtre et de tout se fait jeu,
La Vieillesse manque de feu.
Jeunesse est fort ingambe et Vieillesse est boiteuse ;
La Jeunesse hardie est de plus chaleureuse,
La Vieillesse en tout temps a froid,
La Jeunesse est impétueuse,
Mais la Vieillesse est Basque et son esprit décroît.
Vieillesse va ! je te déteste !
Je t’adore Jeunesse, en mon cœur tout l‘atteste !
Oh ! mon amour pourquoi t’être éloigné de moi !
Du haut de ma grandeur Vieillesse te regarde,
Et je t’envoie à la Camarde !
Oh ! tu tardes Berger ! je t’attends, hâte-toi !


SHELLEY (PERCY BYSSHE).
Né en 1792—Mort en 1822.


Le Nuage.


I.


Des ruisseaux et des mers
J’apporte un bain de pleurs à la fleur embaumée ;
De mes hauts belvédère
Je porte une ombre douce à la feuille pâmée.
J’éveille le bouton
Quand dans le molleton
Sur le sein de sa mère il berce sa pensée,
En tombant goutte à goutte en humide rosée.
Je fouette la grêle et par monts et par vaux,
Et soudain je blanchis la terre,
Et puis me ravisant, j’en forme des ruisseaux
Et lui rends sa verdure……en dépit du tonnerre.