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pensées qu’il contient, à rester emprisonné dans la langue dans laquelle il a eu le bonheur de naître ?[1] Non, mille fois, non ! En faire connaître, ne fut-ce que le sens, partout où la langue écossaise est incomprise, est à notre avis servir l’humanité en ajoutant un fleuron de plus à la couronne poétique de la vieille Angleterre ; c’est faire

  1. Notre traduction de ce beau poème de Burns, l’un de nos premiers essais (parue à la suite de notre ouvrage « Rumbles through Route, » publié en 1851) qui a été insérée dans presque tous les journaux Anglais, Américains et Français, a été diversement jugée. Les deux principaux organes de la Presse d’Écosse, (Edinburgh et Glasgow) en ont fait un éloge qui nous a été au cœur, nous l’avouerons, venant du pays même qui a donné naissance au Barde Écossais. Par contre le Critic dans trois différentes occasionn a porté sur notre traduction un jugement tout à fait opposé :

    « The translation into French of Burns’ 'À Mau’s à Mau for a’ that,' retains little or nothing of its original beauty in its new dress, (disait encore ce journal dans son N°. du 25 Juin 1859,) indeed, we should have been greatly surprises if it had, seeing that it would be utterly impossible for any translater, however gifted, to imitate the Doric sweetness and simplicity of the Scotch dialect. »

    Nous ne nous inscrivons pas contre le jugement du Critic, car ce journal a la bienveillance d’ajouter : « The translation, however, of Ferguson’s 'Forging of the Anchor' is a much more successeur effort, and really does no small credit to the Chevalier’s translating powers ; » mais nous préférons nécessairement le jugement des journaux Écossais, et ce que disait dans/le même mois de Juin 1859 le « Bent’s Monthly Literary Advertiser, » en parlant du même prospectus du présent ouvrage : « Burns’ 'À Man’s à Man for a’ that,' which M. de Chatelain calls « Les Malgré ça du Pauvre, » a most difficult subject, is as well rendered, we think, as it could possibly be in any foreign language. It has the air of a song of Beranger in its new dress.

    « Qui travaille ici bas peut regarder sans crainte
    Le Riche pour cela,
    D’une guinée en or le rang n’est que l’empreinte,
    Et l’homme est l’or, malgré cela !"

    La seule moralité que nous prétendions tirer de cette note, c’est que :

    « Des goûts et des couleurs point ne faut disputer ! »
    Le Chevalier de Chatelain.