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était superbe ; dans quelques moments surtout elle était étonnante ; mais chant médiocre, église déserte ; point de peuple.

3 juillet 1803.

Je ne sais si tous ces bouts de ligne finiront par faire une lettre. Je serais honteux, mon cher ami, de vous dire si peu de chose, si je ne voulais, avant d’essayer de peindre les objets, y voir un peu plus clair. Malheureusement j’entrevois déjà que la seconde Rome tombe à son tour : tout finit.

Sa Sainteté m’a reçu hier ; elle m’a fait asseoir auprès d’elle de la manière la plus affectueuse. Elle m’a montré obligeamment qu’elle lisait le Génie du Christianisme, dont elle avait un volume ouvert sur sa table. On ne peut voir un meilleur homme, un plus digne prélat et un prince plus simple : ne me prenez pas pour Mme de Sévigné. Le secrétaire d’État, le cardinal Gonsalvi, est un homme d’un esprit fin et d’un caractère modéré. Adieu ! Il faut pourtant mettre tous ces petits papiers à la poste.


Tivoli et la Villa Adriana

10 décembre 1803.

Je suis peut-être le premier étranger qui ait fait la course de Tivoli dans une disposition d’âme qu’on